Le Tan Tien en chinois (ou le Hara en japonais) est un centre situé autour du nombril. Il est activable par des techniques secrètes enseignées dans certaines écoles de Tai Chi et de Chi Gong, chez certain Taôistes, chez certains guerriers Toltèques ou bien par certains Yoga.
Je ne connais pas les techniques pour réussir l’éveil du Tan Tien par contre je suis tombé sur des écrits intéressants parlant du moment où cela s’active.
Ps : Si vous êtes intéressés pour connaitre l’application pratique de cette activation, je vous conseille la lecture de certains livres comme « Ueshiba l’invincible » (sur la vie de Morihei Ueshiba, fondateur de l’Aikido - lien amazon -) ou encore les livres de Carlos Castaneda (voir la section "Livres" pour sa bibliographie).
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Harumitsu Hida :
« Le 18 Juin 1922 (âgé de 39 ans), dans la nuit, je suis monté dans mon dôjô qui est une petite cabane de 4 m² solidement bâtie sur les grosses branches d'un arbre énorme...
J'ai fait l'exercice des muscles grand oblique, qui est le quatrième de mes exercices de base. C'est celui des exercices de base auquel j'attache la plus grande importance.
Je me suis mis en position debout, les pieds largement écartés, en cambrant le bassin, j'ai levé les mains par les côtés jusqu'au-dessus la tête, tout en inspirant. A ce moment les genoux sont bien tendus et il faut sentir le poids du corps descendre jusqu'aux orteils.
J'ai croisé les mains au-dessus de la tête et abaissé les bras tendus en expirant. En même temps, j'ai rentré la poitrine, creusé le plexus solaire, poussé le bassin en arrière et donné une forme ronde à la partie basse du ventre. En même temps, j'ai fléchi les genoux et j'ai abaissé le centre de gravité en ramenant le poids du corps sur les talons.
J'étais absorbé dans la répétition de cet exercice, ignorant ce qui était en face de moi.
J'ai ressenti tout d'un coup une grande puissance, effrayante, qui a jailli à partir du centre de mon corps, situé entre le bassin et le ventre, comme si j'avais entendu un son puissant.
J'ai eu l'impression que cette force traversait le parquet, pénétrait dans la terre, atteignait le centre de la terre, puis partait vers l'infini de l'univers. Je me suis dit :« Oh ! C'est une force infinie ! »
J'ai été convaincu qu'il s'agissait de l'énergie infinie, celle de l'univers, la source même de la vie. J'ai été rempli d'une immense joie, une joie consistante et tranquille à la fois, comme une montagne dans le calme profond du cosmos...
Rempli de joie, j'ai effectué l'exercice des muscles obliques en utilisant du kiaï. Lorsque j'ai posé puissamment mon pied droit sur le sol avec un kiai, j'ai entendu un bruit sourd. Qu'est ce qui était arrivé ? J'ai vu un trou de la forme de mon pied dans une solide planche de 2,5 cm d'épaisseur. Une seconde fois, puis. Une troisième fois, j'ai effectué le même exercice. A chaque essai, mon pied a traversé la planche qui n'offrait aucune résistance. Au quatrième essai, en traversant la planche, mon pied a rompu le bois de support de 12 cm d'épaisseur en marquant nettement la forme du talon.
Aujourd'hui je conserve dans mon dôjô la planche et le bois du support cassé pour commémorer cette expérience.Qu'est ce que cela veut dire ? Par la suite j'ai examiné avec soin la position et le mouvement de mon corps lorsqu'une si grande énergie l'a traversé.
J'ai attentivement cherché pour quelle raison une telle force avait jailli.J'ai compris. C'est du centre, brûlant comme un fer rouge, qu'émane une sincérité pure. J'avais traversé et étais allé au-delà des exercices basiques du kata, c'est-à-dire que j'avais formé deux forces équivalentes dans le ventre et dans l'arrière de bassin, ce qui nécessite une forme cambrée du bassin, les fesses sont bien poussées en arrière, le bas du ventre est poussé vers le bas, le plexus solaire n'est plus creusé et le centre de gravité était dirigé au-dessus du centre de chaque pied. C'est cela la forme juste.
Après avoir traversé bien des difficultés, j'étais parvenu à une victoire finale.
Il n'y a que ce principe qui puisse renforcer le corps et l'esprit à ce degré. Que cette sensation est agréable et pure. Comment pourrais-je communiquer aux autres cette expérience ?».
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Don Juan matus (qui parle avec Carlos Castaneda):
« Je pourrais dire que le guerrier apprend sans se presser parce qu'il sait qu'il attend sa volonté. Et un beau jour il accomplit un acte pratiquement impossible à accomplir ordinairement. Il se peut qu'il ne se rende pas lui-même compte de son extraordinaire exploit. Mais comme il continue d'accomplir des actes impossibles, ou comme des choses impossibles continuent à lui arriver, il finit par prendre conscience qu’une sorte de pouvoir est en train d'émerger.
Un pouvoir qui sort de son corps au fur et à mesure qu’il s'avance sur le chemin de la connaissance. Au début, c'est comme une démangeaison au ventre, ou un point chaud, qui ne peut pas être soigné; puis il éprouve une douleur, un grand malaise. Parfois la douleur et le malaise sont tels que le guerrier est pris de convulsions qui peuvent durer des mois. Plus les convulsions sont sévères, mieux cela vaut. Un excellent pouvoir s’annonce par de grandes souffrances.
« Quand les convulsions cessent, le guerrier remarque qu'il a des sensations bizarres par rapport aux choses. Il remarque qu'il peut maintenant toucher tout ce qu'il veut avec une sensation qui sort juste au-dessus ou juste en dessous de son nombril. Cette sensation c'est la volonté, et quand il devient capable de s’en servir pour attraper les choses, on peut vraiment dire que le guerrier est un sorcier, et qu'il a acquis la volonté. »
A nouveau don Juan cessa de parler comme s'il espérait des commentaires ou des questions de ma part. Je n’avais rien à dire. J'étais profondément préoccupé par l’idée qu’un sorcier devait faire l'expérience de la douleur et des convulsions, mais je me sentis gêné de lui demander si je devais moi aussi passer par là. Finalement après un long silence je surmontai ma gêne.
Il gloussa de rire comme s’il avait prévu ma question. Il dit que la douleur n’était absolument pas nécessaire. Lui, par exemple, ne l’avait jamais connue, et la volonté lui était un jour arrivée.
« Un jour, j'étais dans les montagnes, raconta-t-il, et je tombai sur un puma, une femelle enceinte et affamée. Je courus et elle courut à mes trousses. Je grimpai sur un rocher et elle s’arrêta à quelques pas de moi, prête à bondir. Je lui jetai des pierres. Elle gronda et s’apprêta à charger. Ce fut à ce moment précis que ma volonté se manifesta, et de ma volonté je l'arrêtai avant qu’elle n’ait sauté sur moi. Avec ma volonté je la caressai, et je m'en servis même pour lui frictionner les mamelles.
Elle me regarda avec de gros yeux langoureux et se coucha. Et je m'enfuis comme un dératé sans lui laisser le temps de se raviser. »