La feuille :
Je suis comme une feuille détachée de ma branche.
Je me sens libre pourtant à la merci du vent.
Toute mes sœurs me sont identiques et je suis unique.
Nous pensons toutes que nous pouvons voler pour toujours, et savons pertinemment que nous allons dépérir un jour.
J’ai beau lutter, plus je me débats plus je me sens attirée.
Je me suis posée un instant sur l’herbe fraîche et là un rayon de soleil a illuminé une brèche dans mon illusion.
Je ne suis pas qu’une feuille, je suis le vent, je suis l’herbe et le soleil en même temps.
J’ai compris que j’étais la vie qui trouve son chemin dans les confins de cet univers si profond, sinon pourquoi me poserais-je tant de questions ?
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Celui qui luit dans la nuit :
Je suis une étincelle au milieu d’un brasier.
Les vents me soufflent, les flammes me happent, quelle tourmente, pourtant je garde le cap.
Je ne sais pas bien où je vais, mais il faut bien avancer.
Tant de fois j’ai lutté, tant de fois j’ai chuté, tant de fois je me suis relevé.
Bien souvent je me suis éteint et rallumé, j’ai toujours eu une lueur différente, mais fondamentalement je n’ai jamais changé.
Une porte de sortie se présente à moi, et en quelques instants elle n’est plus là,Cet univers se jouerait-il de moi ?
Cet univers composé de feux follets qui une fois suivis ne font que se dérober.
Qui croire, qui suivre, qui m’apportera ce qu’il y a au delà de survivre.
Depuis le temps que j’attends, j’ai bien compris qu’ici la seule chose qui ne soit pas illusion est ce que je suis au fond.
Au détour d’une fumée, peut-être guidé, je me suis aventuré là où peu se sont aventurés alors que tous y sont destinés.
J’y ai trouvé fraîcheur et paix, loin de la cohue et de tout ce que j’ai connu.
Tellement d’illusions sont passées devant moi, tellement d’émotions qui ne m’appartenaient pas.
Est-ce donc cela la liberté, quelle beauté, si seulement un jour j’avais pu imaginer qu’une chose aussi magnifique puisse exister.
Si seulement un jour j’avais pu imaginer qu’une chose aussi magnifique était d’exister.
Qu’importe les luttes et les chutes maintenant, les vies passées à se dépêtrer, les peines endurées, j’ai trouvé ce que je cherchais.
Depuis, le monde m’appartient… et au même titre qu’il est mien, je suis sien.